Le Centre national de la recherche scientifique est un organisme public de recherche pluridisciplinaire placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieure et de la Recherche. Créé en 1939 et dirigé par des scientifiques, il a pour mission de faire progresser la connaissance et être utile à la société dans le respect des règles d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique.

Sujet de thèse :
Ce contrat doctoral "Ukraine : quelle liberté de la presse en temps de guerre?", sous la direction de Ioulia Shukan, directrice d'études à l'EHESS, permettra d'engager une recherche approfondie sur la production de l'information et la couverture médiatique dans la guerre russo-ukrainienne en cours, dans un contexte de démultiplication des sources d'information (journalisme amateur, documentation citoyenne, images et données satellitaires, vidéos d'amateurs, OSINT), et de tensions entre information et besoins de sécurité. Cette recherche pourra être menée grâce à des méthodes de recherche mixtes, alliant étude de la législation ukrainienne sur la liberté de la presse et d'internet en temps de guerre, observation de la production journalistique et citoyenne, et entretiens à distance avec les acteurs médiatiques. La recherche sera attentive aux nouvelles formes de coopération qui émergent au travers de la guerre, à l'échelle locale, nationale et transnationale, entre les pairs (consortiums de journalistes internationaux), mais aussi avec d'autres acteurs, tels les défenseurs des droits humains, les acteurs de la justice pénale, nationale et internationale. La réalisation de cette recherche demande une formation préalable (niveau M2) en sociologie ou en études politiques et la maitrise de la langue ukrainienne.
Contexte :
Ce contrat doctoral de 36 mois suppose une mobilité internationale. Il sera accueilli pour 18 mois au Centre d'études russes, caucasiennes, est-européennes et centrasiatiques (CERCEC-EHESS) sur le site du campus Condorcet à Aubervilliers et pour 18 autres mois au sein de l’IRECA, unité mixte de recherches à l’étranger (UMIFRE) spécialisée sur l’ex-URSS et basée à Varsovie. Ce contrat correspond parfaitement à l’un des axes de recherche du CERCEC articulé autour de « Guerres et empires. Discours, expériences et politiques de domination » et interrogeant le caractère séminal de l’expérience de la guerre dans les systèmes de domination impériaux. Cet axe réintègre aussi pleinement l’Europe de l’Est à la discussion collective, affirmant la longue durée et la contemporanéité de ces expériences et faisant du dialogue entre historiens et sociologues un lieu essentiel de la réflexion scientifique sur les guerres et les formes de dominations impériales. L'accueil par l'IRECA permettra de nouer un dialogue avec des chercheurs polonais, spécialistes de la sociologie du journalisme et des médias, de l’université Adam Mickiewicz de Poznan, ainsi que de l’université de Varsovie, et bénéficier des cursus de formation proposés par ces deux établissements. Il donnera aussi l'occasion au bénéficiaire du contrat de rencontrer de nombreux professionnels de l’information ukrainiens pour lesquels Varsovie est devenue un lieu de passage, ainsi que des journalistes étrangers couvrant la guerre russo-ukrainienne et même des agences de presse internationales comme l’AFP qui a fait de Varsovie son lieu de repli.

Le Centre national de la recherche scientifique est l’une des plus importantes institutions publiques au monde : 34 000 femmes et hommes (plus de 1 000 laboratoires et 200 métiers), en partenariat avec les universités et les grandes écoles, y font progresser les connaissances en explorant le vivant, la matière, l’Univers et le fonctionnement des sociétés humaines. Depuis plus de 80 ans, y sont développées des recherches pluri et interdisciplinaires sur tout le territoire national, en Europe et à l’international. Le lien étroit que le CNRS tisse entre ses missions de recherche et le transfert vers la société fait de lui un acteur clé de l’innovation en France et dans le monde. Le partenariat qui le lie avec les entreprises est le socle de sa politique de valorisation et les start-ups issues de ses laboratoires (près de 100 chaque année) témoignent du potentiel économique de ses travaux de recherche.

Contraintes et risques :